Caisnes, église Saint-Lucien

Saint-Lucien est un édifice extrêmement complexe, dont l’histoire monumentale ne se révèle – et encore imparfaitement – qu’après une analyse archéologique très fine. L’église est bâtie tout entière dans la belle pierre calcaire qui caractérise le Soissonnais.

D’une première construction reste la nef du 11ème siècle. Son existence en tant que nef unique, modifiée par la suite pour lui adjoindre des bas-côtés, est attestée notamment par trois petites fenêtres bouchées visibles en partie haute des murs gouttereaux et par deux contreforts plats en façade. Un nouveau choeur d’une seule travée lui est adjoint vers les années 1120, à moins qu’il ne soit simplement modifié à cette époque. Relativement bien conservé, ce dernier se caractérise en effet par la présence d’une voûte d’ogives dont les caractéristiques – ogives épaisses à trois tores identiques, voûtains fortement inclinés, absence d’arcs formerets – l’inscrivent parmi la première génération de ce type de voûtement. Les chapiteaux ont malheureusement disparu ou ont été refaits.

Cette église au plan très simple devait connaître une première extension peu après avec la construction de deux chapelles de part et d’autre du choeur. Refaites au 16ème siècle, ces chapelles comportent, en effet, quelques rares éléments – chapiteaux, colonnettes – qui le laissent à penser.

C’est vers la fin du 12ème siècle que la nef unique d’origine est modifiée pour lui adjoindre des bas-côtés. Trois arcades sont alors percées dans les murs gouttereaux nord et sud selon la technique de la reprise en sous-oeuvre, un procédé très courant à l’époque car il permettait de conserver la charpente d’origine. En plein cintre et profilées de deux tores entre un méplat, ces arcades comportent un ressaut et sont reçues sur des piles composées de deux demi-colonnes et de quatre colonnettes. Les chapiteaux sont à crochets et l’ensemble, très soigné dans sa réalisation, confère à la nef une belle élégance malgré la simplicité du parti adopté puisqu’il n’y a pas de voûtes en pierre.

La chapelle située au sud du choeur sera refaite au 16ème siècle comme le montrent sa voûte d’ogives à profil prismatique et ses contreforts implantés en biais. Celle du nord, également refaite, n’a pas de caractère. Enfin, les murs des bas-côtés ainsi que les parties basses de la façade, avec ses trois portails, résultent de travaux effectués, selon Graves, en 1836 (2008, modifié 2015).

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L'extérieur de l'église

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L'intérieur de l'église

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Bibliographie :

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Notes :