L'église vue du sud-ouest (2015)

Hondainville

Saint-Aignan * Afficher la carte

Paroissiale

Diocèse : Beauvais

Inscrit monument historique en 1980

Coordonnées GPS :
49°20' 25" N 2°17' 58" E
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Hondainville, église Saint-Aignan

Bien dégagée de toutes parts, non loin du Thérain, l’église Saint-Aignan est une construction dont la lecture en apparence assez simple doit toutefois tenir compte d’importantes restaurations effectuées vers 1840. On les doit à l’initiative conjointe de M. Dumoulin, qui s’était porté acquéreur d’une partie de l’ancien domaine seigneurial, et de M. Schillings, héritier par sa femme de M. de Saint-Morys, qui avait entrepris la construction d’un manoir néo-gothique destiné à abriter ses prestigieuses collections dans l’autre partie du domaine. Grand collectionneur comme son beau-père, M. Schillings avait achevé la construction d’un manoir et enrichi de ses propres collections. Il n’en subsiste plus rien aujourd’hui.

Le plan de l’église est fort simple et associait à l’origine – 12ème siècle – une nef unique et un chœur de deux travées terminé carrément. Deux chapelles, ou croisillons, sont venues se greffer de part et d’autre de la première travée du chœur au 15ème ou 16ème siècle. Une haute flèche en charpente, carrée puis polygonale, s’élève au-dessus de cette travée.

La nef comprend trois travées matérialisées par des contreforts assez peu saillants et qui semblent refaits. Les fenêtres en plein cintre, à double ébrasement, sont soulignées par une moulure à décor de pointes de diamant. Une corniche à modillons fort simples couronne les murs. Le portail en arc brisé de la façade ne semble pas avoir comporté de tympan ni de linteau. Son archivolte est constituée par deux voussures garnies d’un tore, qui retombent sur des colonnettes par l’intermédiaire de chapiteaux refaits. Bâtie dans le troisième quart du 12ème siècle, cette nef fort simple et non voûtée continue, à une date tardive, la tradition de la riche famille des nefs romanes du Beauvaisis.

Le chœur, qui lui est contemporain, est tout aussi simple mais voûté. Sensiblement plus élevé, on y retrouve les mêmes fenêtres – à la différence près que celles-ci adoptent un tracé légèrement brisé -, la même moulure à décor de pointes de diamant et la même corniche. Au chevet s’ouvre le traditionnel triplet de fenêtres, l’accent étant mis sur la fenêtre médiane, plus haute. Les puissants contreforts qui s’élèvent aux angles sud-est et nord-est paraissent disproportionnés et ont vraisemblablement été ajoutés après-coup. Le profil identique d’un troisième est visible au nord, entre le deux travées : le mur est de la chapelle gothique est venu s’y appuyer. Ce collage n’est pas visible au sud, où s’élève une tourelle d’escalier.

L’intérieur n’offre guère à considérer que les deux voûtes d’ogives – à profil en amande – qui couvrent les deux travées et les arcs doubleaux qui leurs sont associés. Les boiseries du 18ème siècle, qui ne sont d’ailleurs pas sans mérite, cachent la plupart des retombées et leurs éventuels chapiteaux. Seules visibles, les piles ouest, correspondant à l’arc triomphal et aux retombées de la voûte de ce côté, sont une pure invention du 19ème siècle. Les deux chapiteaux qui reçoivent directement l’arc accueillent des têtes masculines et féminines au milieu d’un décor de feuilles d’acanthe omniprésent.

Une partie de ces piles sert également de point de départ aux arcades qui assurent la communication avec les chapelles nord et sud, donnant la fausse impression que ces dernières existaient dès le départ de la construction de l’église actuelle. Le collage observé au nord et déjà signalé, l’implantation en biais des contreforts et le réseau flamboyant, bien que refait, des fenêtres s’inscrit en faux contre cette première impression. Fort simples, ces chapelles n’appellent pas d’autres remarques particulières (2020).

 

Chronologie :

Points d'intérêt :

Galerie :

L'extérieur de l'église

L'intérieur de l'église

Bibliographie :

  • Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Mouy, arrondissement de Clermont (Oise), Beauvais, Achille Desjardins,‎ s.d. (1835).
  • H. QUIGNON, « Un vitrail de l’église d’Hondainville », Mémoires de la Société Académique d’Archéologie, Sciences et Arts du Département de l’Oise, t. 23, 1921-1922, p. 193-194.
  • Antoine-Joseph WARME, Mouy et ses environs, Beauvais, 1873, p. 389-418.

Notes :

  • Hondainville : notes de visite du 2/5/1997