L'église vue du sud (2004)

Oudeuil

Saint-Martin * Afficher la carte

Paroissiale

Diocèse : Beauvais

Coordonnées GPS :
49°32' 50" N 2°1' 42" E
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Oudeuil, église Saint-Martin

Bâtie dans la pittoresque vallée d’Herperie, affluente du Petit Thérain, Saint-Martin est un édifice que l’intérêt de son petit choeur roman comme la richesse de son mobilier mériteraient de mieux faire connaître. Le plan en est simple : une longue nef unique terminée par un minuscule choeur d’une seule travée, à chevet plat.

Certainement d’origine ancienne, la nef est cependant difficile à dater en raison des réparations dont elle fut constamment l’objet comme en témoignent la diversité des matériaux et des ouvertures. Un agrandissement vers l’ouest interviendra au 16ème siècle – Graves signale la date de 1522, qui pourrait convenir – comme le prouvent l’appareil en damier de silex et de pierre, les contreforts disposés en biais et le portail en arc brisé dont l’archivolte est soulignée par une épaisse moulure convexe. C’est à cette occasion que l’ensemble de la nef sera doté d’une magnifique charpente en carène avec entraits, poinçons et blochets.

Mais c’est le choeur roman qui mérite encore davantage d’attirer l’attention. Véritable rareté dans une région si pauvre en architecture du 12ème siècle, il est construit en silex, avec quelques lits de moellons. La pierre de taille est réservée aux contreforts, courts et plats, et aux étroites fenêtres en plein cintre, à double ébrasement mais sans décor. La corniche est toujours en place, sculptée de têtes grossières ou de motifs géométriques.

La rusticité extérieure ne laisse en rien présager la présence, à l’intérieur, d’une voûte d’ogives fort bien construite et dont l’originalité est d’avoir son voûtain oriental partagé en deux par une ogive supplémentaire, une disposition qui s’accompagne de l’ouverture de deux fenêtres dans le mur de chevet (l’une a été refaite au 19ème siècle). Trois des cinq chapiteaux recevant les ogives sont conservés et leur décor de feuilles grossièrement traitées indique une date vers le milieu du 12ème siècle. La présence d’une voûte d’ogives à cinq compartiments est très insolite – elle se retrouve, toutefois, à Roy-Boissy – et pourrait s’expliquer par le voisinage des abbayes cisterciennes de Beaupré et de Lannoy comme par le fait que la cure relevait de l’abbaye Saint-Lucien de Beauvais.

Le mobilier est riche d’un grand nombre de statues d’art populaire des 16ème et 17ème siècles, dont une poutre de gloire aux personnages d’une naïveté touchante. Flanquée de quatre colonnettes avec chapiteaux à crochets et agrémentée d’un décor continu de feuilles découpées, la cuve baptismale du début du 13ème siècle est tout à fait remarquable (2007).

Chronologie :

Points d'intérêt :

Structure et élévation :
Eléments de construction :
Eléments de décor :

Galerie :

L'extérieur de l'église

L'intérieur de l'église

Bibliographie :

  • Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Marseille, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins,‎ 1833.
  • Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Picardie verte. Cantons de Formerie, Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Songeons, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes de la Picardie Verte, 2007, in-8° de 82 p., p. 56 (voir texte ci-dessus).

Notes :

  • Oudeuil : notes de visite du 23/6/2005