A proximité d’une fontaine à laquelle on attribuait jadis des vertus miraculeuses et lieu, depuis le 13ème siècle, d’un pèlerinage à saint Jean-Baptiste – un seigneur de Saintines avait rapporté de croisade un fragment de phalange attribué au Précurseur -, Saint-Denis et Saint-Jean-Baptiste est un intéressant édifice des 12ème, 14ème, 15ème et 16ème siècles.
L’église du début du 12ème siècle comprenait, comme à Saint-Vaast-de-Longmont, une nef unique, une travée de choeur portant le clocher et une abside en hémicycle aujourd’hui disparue. A peine achevée, la travée du clocher était voûtée d’ogives comme le prouvent les colonnes relancées dans les maçonneries portant la tour. Les voûtains ont été refaits – ils étaient autrefois très inclinés – mais les ogives sont bonnes et la maladresse avec laquelle elles ont été appareillées comme leur largeur considérable incitent à dater cette voûte des années 1120, ce que confirment les deux chapiteaux conservés, dont un se retrouve d’ailleurs très semblable dans le choeur contemporain de Morienval.
Le clocher ne comporte qu’un étage de baies géminées brisées recoupées par des colonnettes et recevant des arcs secondaires en plein cintre. Bien que trapue, la flèche en pierre cantonnée de petites pyramides est inspirée de celle de Saint-Vaast-de-Longmont.
Par suite du succès du pèlerinage, l’église fut agrandie vers la fin du 14ème siècle avec la reconstruction du choeur, doublé en outre vers le nord pour répondre à un bas-côté établi dès le 12ème siècle comme l’attestent les arcades subsistantes. Malheureusement bouchées, les deux fenêtres situées à l’est témoignent d’une précoce et timide apparition de formes flamboyantes. Aux 15ème et 16ème siècles, une seconde nef, dédiée à saint Jean-Baptiste, est établie à l’emplacement de ce bas-côté et la nef romane est dotée d’une nouvelle façade et de larges fenêtres à réseau flamboyant.
L’église a conservé un exceptionnel ensemble de statues polychrome d’art populaire (15ème et 16ème siècles) et d’objets d’art (reliquaires, panneaux de triptyque) regroupés dans une armoire aux reliques située dans le choeur nord et restaurée pour en permettre la présentation (1996, modifié 2016).
Chronologie :
Points d'intérêt :
Galerie :
L'extérieur de l'église
Le clocher
L'intérieur de l'église
Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Crépy-en-Valois, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1843.
- Eugène LEFEVRE-PONTALIS, L’Architecture religieuse dans l’ancien diocèse de Soissons au XIe et au XIIe siècle, tome II, Paris, 1897, p. 89-91 et planche hors texte.
- Chanoine Eugène MÜLLER, "Courses archéologiques autour de Compiègne", Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 11, 1904, p. 239-242.
- Philippe BONNET-LABORDERIE, La vallée de l'Automne, Groupe d’Etudes des Monuments et Oeuvres d’art de l'Oise et du Beauvaisis (GEMOB), Promenades VII - Tome 1, Bulletin n° 64, 1994, p. 11-13.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Crépy-en-Valois. Les 35 Clochers de la Vallée de l’Automne, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et S.E.P. Valois-Développement, 1996, in-8° de 56 p., p. 41-42 (voir texte ci-dessus).
- Julie AYCARD, Philippe et Pierrette BONNET-LABORDERIE, Jean-Marie CAUDRON, Léon GRUART, Saintines, une paroisse à travers les âges, Groupe d’Etude des Monuments et Oeuvres d’art de l’Oise et du Beauvaisis (GEMOB), Bulletin n° 108-109, 2002.