Villembray, église Notre-Dame

Elevée sur un site très dégagé en plein coeur du Pays de Bray, Notre-Dame de la Nativité avait rang de simple chapelle vicariale sous l’Ancien Régime. Elle doit sa notoriété à un pèlerinage d’origine très ancienne, justifié par la présence d’une statue de la Vierge associée à de nombreux faits miraculeux. Le plus célèbre est celui de l’hiver 1566, où un calviniste qui tentait de renverser la statue déclenche la tempête et la foudre tandis que les merisiers qui entourent l’église fleurissent.

L’analyse de l’église actuelle est rendue impossible par les restaurations effectuées au 19ème siècle : leur ampleur a été telle – crépi généralisé, fenêtres et corniches refaites – que l’édifice a perdu tout caractère d’authenticité. Il se présente comme un long vaisseau précédé d’un clocher porche et complété par deux chapelles à son extrémité orientale. La partie la plus ancienne, correspondant à l’emplacement de la chapelle primitive, semble être la partie orientale de la nef et l’abside à trois pans qui la termine, où l’on observe une charpente avec engoulants avalant les entraits qui est du 16ème siècle.

La moitié ouest de la nef et la chapelle qui la précède et abrite la statue de la Vierge miraculeuse, sont plus récentes, toujours d’après la charpente. Les apports du 19ème siècle sont en revanche facilement identifiables : clocher porche en briques et grès surmonté d’un beffroi en charpente couverte d’ardoises et chapelles orientales – dédiées au Sacré Coeur et à saint Joseph – construites en 1878 à l’initiative du curé, A.V. Heu.

Entièrement refait au 19ème siècle, le décor peint de l’église est tout à fait remarquable, tout particulièrement à la charpente de la nef, où ont été représentés, par le frère Arthème, de l’Institut agricole de Beauvais, des épisodes de la Vie du Christ et des mystères du Rosaire dans un style qui rappelle les enluminures du Moyen Age. Il se complète de six vitraux de Roussel (1878) sur des thèmes divers.

Le décor de la chapelle de la Vierge ne lui cède en rien. Presque entièrement dissimulée par des vêtements, la statue de la Vierge a pu être attribuée au 14ème siècle lors de son classement en 1912. Elle prend place dans un magnifique retable baroque dans lequel s’ouvre, de chaque côté de l’autel, les deux portes donnant accès à l’église proprement dite. Six remarquables vitraux, toujours dus à Roussel (1888), évoquent des miracles ou des épisodes en relation avec l’histoire de la chapelle (2006).

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