L'église vue du nord-est (2002)

Amblainville

Saint-Martin * * Afficher la carte

Paroissiale

Classé monument historique en 1982

Coordonnées GPS :
49°12' 4" N 2°7' 11" E
Fermer la carte

Amblainville, église Saint-Martin

Dominée par une haute et fine flèche octogonale en charpente couverte d’ardoises, l’église Saint-Martin est bâtie sur le rebord du coteau qui marque la limite entre le Vexin et le Pays de Thelle. Au sud subsistent les restes de l’ancien prieuré Saint-Pierre, qui dépendait de Saint-Martin de Pontoise. Transformée en maison d’habitation, la chapelle n’a plus aucun caractère hormis deux fenêtres à lancettes.

Saint-Martin est un édifice complexe associant des parties des 11ème, 13ème, 16ème et 19ème siècles. Modifiée et réparée à plusieurs reprises, la nef remonte au 11ème siècle comme le prouvent l’appareil en arêtes de poisson et deux fenêtres en plein cintre, sans ébrasement extérieur, visibles en partie haute du mur sud. Selon une tradition alors bien ancrée dans la région pour les églises de taille modeste, elle ne comportait pas de bas-côtés, ajoutés seulement au 19ème siècle.

Lourdement restaurée, la façade est percée d’un petit portail refait au 16ème siècle dans le style Renaissance, encadré de deux niches avec dais qui abritaient autrefois des statues. C’est à la même époque qu’est réalisée la belle charpente en carène, dont les entraits s’ornent d’engoulants avalant les entraits.

Comme souvent, l’abside romane va disparaître au début du 13ème siècle au profit d’un ensemble chœur-transept plus important. Modifié au 16ème siècle par la construction de deux chapelles aux angles nord-est et sud-est, cet ensemble se composait initialement d’une croisée ouvrant vers deux croisillons et une travée de chœur, tous de mêmes dimensions, comme à Saint-Crépin-Ibouvillers. Les arcades et les ogives retombent sur des piles composées de demi-colonnes et de colonnettes par l’intermédiaire de chapiteaux décorés de feuilles découpées ou de crochets caractéristiques de la sculpture gothique vers 1200. Simples lancettes dans les croisillons, les fenêtres sont regroupées en triplet que réunit un unique arc de décharge au chevet, une disposition qui, dans les environs, se retrouve au prieuré de la Trinité, au nord d’Amblainville, ainsi qu’à Villeneuve-les-Sablons.

C’est à la fin du 16ème siècle que sont construites de part et d’autre du chœur deux chapelles qui donnent aux parties orientales de l’église l’aspect d’un large chevet plat. Bien que toutes deux contemporaines, celle du sud est beaucoup plus ouvragée. Si la voûte d’ogives avec liernes, tiercerons (nervures secondaires) et clefs pendantes décorées est encore gothique, il n’en est pas de même du réseau des fenêtres et du décor (chapiteaux, niche avec dais, enfeu), pleinement Renaissance. La présence de clefs armoriées et d’un enfeu (tombeau) prouvent que cette chapelle était à usage seigneurial.

Enfin, c’est à l’initiative de l’abbé Barret que le sculpteur Doremus réalise, à la fin du 19ème siècle, le spectaculaire décor en plâtre et argile cuite de la nef. Il se compose d’une suite d’arcatures aveugles abritant les scènes de la Passion du Christ et des personnages de l’Ancien Testament suivies d’un confessionnal et d’une chaire à prêcher d’une incroyable complexité décorative. Une grotte de Lourdes particulièrement suggestive complète cet ensemble au nord-est (2004).

Chronologie :

Points d'intérêt :

Galerie :

L'extérieur de l'église

L'intérieur de l'église

Le décor néo-gothique de la nef

Bibliographie :

  • Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Méru, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins,‎ 1837.
  • A. de MANNEVILLE, "De l'état des terres et des personnes dans la paroisse d'Amblainville, du XIIe au XVe siècle", Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 13, 1886-1888, p. 451-580.
  • A. de MANNEVILLE, "De l'état des terres et des personnes dans la paroisse d'Amblainville, du XIIe au XVe siècle" (suite), Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 13, 1886-1888, p. 761-810.
  • A. de MANNEVILLE, "De l'état des terres et des personnes dans la paroisse d'Amblainville, du XIIe au XVe siècle" (suite), Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 14, 1889-1891, p. 119-218.
  • A. de MANNEVILLE, "De l'état des terres et des personnes dans la paroisse d'Amblainville, du XIIe au XVe siècle" (suite), Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, t. 14, 1889-1891, p. 428-834.
  • Pierre DURVIN, Note sur l’historique de la commune d’Amblainville (Oise), 1978 (dactylographié).
  • Bernard DUHAMEL, Guide des églises du Vexin français, Paris, 1988, p. 37-38.
  • Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Territoire des Sablons (Méru). Vexin et Pays de Thelle, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes des Sablons, 2004, in-8° de 32 p., p. 6-7 (voir texte ci-dessus).

Sites internet :

  • Inventaire général du patrimoine culturel
  • Wikipédia (Pierre Poschadel, principalement)

Notes :

  • Amblainville : notes de visite du 29/7/2002