Compiegne-St-C-Grav

Compiègne

Saint-Corneille (église détruite) * Afficher la carte

Abbaye

Diocèse : Soissons

Classé monument historique en 1964

Coordonnées GPS :
49°25' 2" N 2°49' 29" E
Fermer la carte

Compiègne, abbaye Saint-Corneille (église détruite)

Une souche de la tour sud, une partie du mur du bas-côté nord noyé dans des constructions postérieures et un cloître pour l’essentiel du 14ème siècle sont tout ce qui reste aujourd’hui de la plus ancienne et de la plus prestigieuse abbaye compiégnoise. Elle a pour origine une chapelle dédiée à la Vierge, fondée en 877 par Charles le Chauve à proximité de son palais et bâtie sur le modèle de celle de Charlemagne à Aix-la-Chapelle. Restaurée par Charles le Simple en 917, après deux incendies allumés par les Normands, la chapelle se voit alors adjoindre une basilique dédiée aux saints Corneille – dont les reliques sont ramenées de Rome par le souverain après son couronnement – et Cyprien. Louis V, le dernier Carolingien, y est inhumé en 987.

L’abbaye Saint-Corneille connaît un nouvel âge d’or à la fin du 11ème siècle lorsque Philippe 1er instaure la foire de la mi-carême en relation avec la translation de la précieuse relique du Saint Suaire, apportée à Compiègne par Charles le Chauve et dont le culte se développe dans le contexte des Croisades. Une reconstruction de l’église, accompagnée de la disparition de la Chapelle de Charles le Chauve, est peut être entreprise dès cette époque, même si l’édifice détruit au début du 19ème siècle remontait, pour l’essentiel et indépendamment des transformations ultérieures, au 12ème siècle.

Construite sans doute en deux campagne principales que séparent la transformation de l’établissement en abbaye bénédictine en 1150, l’église nous est connue par des plans et gravures anciens. Dans son état du 12ème siècle, elle comprenait une longue nef de dix travées terminée par un chevet à trois pans. Des bas-côtés surmontés de tribunes accompagnaient la nef et le choeur. Deux hautes tours percées de cinq étages de baies étaient implantées à la naissance du chevet. Il n’y avait pas de transept. On peut se demander si le chevet à pans coupés, inhabituel pour l’époque, et les deux tours qui l’accompagnait ne faisaient pas écho, au même emplacement, à la Chapelle de Charles le Chauve. Avec ses tours jumelles de part et d’autre du choeur (chevet harmonique), Saint-Corneille appartenait à une famille particulièrement bien représentée dans la région et dont Morienval et, plus tard, Saint-Leu d’Esserent restent les plus beaux exemples.

Les gravures anciennes et les textes conservés montrent que cette église subit par la suite de nombreuses transformations : chapelles à étage dans le prolongement du choeur (cette dernière du 13ème siècle) et de ses bas-côtés, réfection des parties hautes de la nef (14ème et 15ème siècles), adjonction de deux travées à l’ouest entre 1511 et 1550 (de style gothique flamboyant, la nouvelle façade était très proche de celle de Saint-Antoine), restauration dans le style classique par les Mauristes au 18ème siècle. Désaffectée à la Révolution et utilisée comme fabrique de salpêtre puis magasin à fourrages de l’armée, l’édifice était finalement démoli entre 1806 et 1824 pour faire place à la rue qui porte son nom (2001).

Chronologie :

Points d'intérêt :

Structure et élévation :
Eléments de construction :
Eléments de décor :

Galerie :

Bibliographie :

  • Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Beauvais, Achille Desjardins,‎ 1850.
  • Emile COËT, Notice historique et statistique sur les communes de l’arrondissement de Compiègne, Compiègne, 1883.
  • Chanoine Emile MOREL, "Le Saint-Suaire de Saint-Corneille de Compiègne", Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 11, 1904, p. 109-210.
  • Chanoine Emile MOREL, Cartulaire de l'Abbaye de Saint-Corneille de Compiègne, tome premier, 877-1216, Montdidier, 1904.
  • Chanoine Emile MOREL, "Roscelin, chanoine de Saint-Corneille de Compiègne", Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 11, 1904, p. 369-397.
  • Chanoine Emile MOREL, Cartulaire de l'Abbaye de Saint-Corneille de Compiègne, tome deuxième, 1218-1260, Paris, 1909.
  • Baron de BONNAULT, « Le Logis abbatial de Saint-Corneille », Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 15, 1913, p. 133-152.
  • Henri MULLER, « Les sépultures royales de l’Abbaye Saint-Corneille », Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 25, 1960 p. 66-73.
  • Henri MULLER, « La fin de l’abbaye Saint-Corneille », Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 25, 1960, p. 74-99.
  • Pierre HELIOT, « L’église abbatiale de Saint-Corneille de Compiègne » Bulletin monumental, t. 123, 1965, p. 193-207.
  • May VIEILLARD-TROÏEKOUROFF, « La chapelle du palais de Charles le Chauve à Compiègne », Cahiers archéologiques, t. 21, 1971, p. 98-108.
  • Jean-Claude MALSY, « L’abbaye Saint-Corneille », Oise Tourisme, n° 19, 1972, p. 22-24 et 38.
  • Chanoine Emile MOREL (publié par Louis CAROLUS-BARRE), Cartulaire de l'Abbaye de Saint-Corneille de Compiègne, tome troisième, 1261-1383, Paris, 1977.
  • Jean-Claude MALSY, "La dotation foncière de l'abbaye Saint-Corneille en 877", Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 33, 1993, p. 215-220.
  • Martine PETIJEAN, "Origine et développement de l'ensemble palatial du haut Moyen Age", Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 13, 1997. Fouilles de sauvetage sous la place du marché à Compiègne (Oise) -1991/1993 [L'évolution urbaine de l'aire palatiale du haut Moyen-Âge aux marchés médiéval et moderne ], p. 33-86.
  • Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Cantons de Compiègne. Vallée de l’Oise et Forêt de Compiègne, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Office de Tourisme de Compiègne, 2001, in 8° de 36 p., p. 19-20 (voir texte ci-dessus).
  • Philippe BONNET-LABORDERIE et François CALLAIS, Compiègne et son patrimoine : la ville et la forêt, Groupe d'Etude des Monuments et Oeuvres d'Art de l'Oise et du Beauvaisis (GEMOB), 2002, p. 44-46.
  • Divers auteurs, Actes du colloque "L'abbaye Saint-Corneille de Compiègne des origines à nos jours", Hôtel-Dieu Saint-Nicolas, 22-23-24 octobre 2004, Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 39, 2005, p. 1-453.
  • Georges-Pierre WOIMANT, "L'abbaye Saint-Corneille de Compiègne. Sources et travaux", Actes du colloque "L'abbaye Saint-Corneille de Compiègne des origines à nos jours", Hôtel-Dieu Saint-Nicolas, 22-23-24 octobre 2004, Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 39, 2005, p. 29-37.
  • Sabine RACINET, "Les débuts de la collégiale. De Charles le Chauve à Hugues Capet", Actes du colloque "L'abbaye Saint-Corneille de Compiègne des origines à nos jours", Hôtel-Dieu Saint-Nicolas, 22-23-24 octobre 2004, Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 39, 2005, p. 39-50.
  • Jean-Louis BERNARD, "La chapelle palatine carolingienne de Compiègne, de Sainte-Marie à Saint-Corneille", Actes du colloque "L'abbaye Saint-Corneille de Compiègne des origines à nos jours", Hôtel-Dieu Saint-Nicolas, 22-23-24 octobre 2004, Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 39, 2005, p. 329-395.
  • Pascal MONTAUBIN, "De la collégiale séculière au monastère bénédictin Saint-Corneille de Compiègne (IXe-XIIe siècles) : jusqu’où collégiale et ville sont-elles compatibles ?", Les collégiales et la ville dans la province ecclésiastique de Reims (IXe-XVIe siècle), Actes du colloque de Beauvais des 3, 4 et 5 juillet 2009, Histoire Médiévale et Archéologie, n° 23, 2010.

Documents :

  • La façade ouest de l’église au 18ème siècle par Tavernier de Jonquières (Bnf).
  • La prison de l’abbaye au 18ème siècle par Tavernier de Jonquières. Au fonds on aperçoit le clocher nord de l’église dont la silhouette est exagérément élancée (Bnf).