L'église vue du nord-est (2018)

Fleurines

Saint-Christophe-en-Halatte * * * Afficher la carte

Prieuré

Diocèse : Beauvais

Classé monument historique en 1923

Coordonnées GPS :
49°15' 37" N 2°35' 52" E
Fermer la carte

Fleurines, Prieuré Saint-Christophe en Halatte

La butte sur laquelle est bâti le prieuré Saint-Christophe est située à proximité de la voie antique, aujourd’hui connue sous le nom de chaussée de Pontpoint, qui conduisait de Senlis à Litanobriga (Pont-Sainte-Maxence). C’est sans doute ce voisinage qui a valu à saint Christophe, patron des voyageurs, d’être le dédicataire du prieuré.

Au 11ème siècle, une petite abbaye existait déjà en ce lieu. Elle dépendait des chanoines de Saint-Pierre de Beauvais, qui l’abandonnèrent en 1061 au chevalier Waleran (ou Galeran), chambrier de Philippe 1er entre 1066 et 1068. Généreusement dotée par son propriétaire, qui obtint du roi la ratification de la donation et une charte d’immunité de toute coutume, l’abbaye est affiliée à l’ordre de Cluny en 1083 et devient, dès lors, un prieuré dépendant de celui de La Charité-sur-Loire.

Rendez-vous de chasse autant qu’établissement religieux, Saint-Christophe connaît une période faste pendant la première moitié du 14ème siècle lorsque les derniers Capétiens directs (particulièrement Philippe IV le Bel et Charles IV) et le premier des Valois, Philippe VI, y font de fréquents séjours. Très attaché à l’abbaye royale du Moncel, toute proche, Philippe VI reçoit au prieuré Edouard III en 1331. Pendant une semaine, et dans le plus grand secret, les deux souverains y discuteront du contentieux entre la France et l’Angleterre d’où naîtra, six ans plus tard, la Guerre de Cent Ans.

Amputée de sa nef, l’église n’en demeure pas moins un très beau morceau d’architecture bâti dans les années 1150/60 par des ateliers qui édifiaient, au même moment, la cathédrale de Senlis. Elle comprend un transept sur lequel se greffent un chœur à chevet plat de deux travées et deux chapelles rectangulaires communiquant également avec la première travée du chœur. De tradition monastique, ce plan a été mis en œuvre avec une recherche de la monumentalité particulièrement sensible dans l’ampleur donné au transept.

L’édifice est entièrement voûté d’ogives. Leur profil en amande de même que celui des arcs doubleaux et des arcades des chapelles (un double ressaut adouci par des tores) sont absolument identiques à ceux rencontrés à la cathédrale senlisienne. Seule la voûte de la chapelle sud, dont l’ogive est profilée d’une arête entre deux tores, et les arcades faisant communiquer les deux chapelles avec le chœur, surbaissées et sans ressaut, échappent à la comparaison.

Le chœur, dont la voûte de la seconde travée est plus basse, a été traité avec un raffinement plus poussé – arcs formerets, colonnettes et moulures toriques encadrant les fenêtres – que l’on ne retrouve pas au transept. Dans leur grande majorité, les chapiteaux montrent des variations sur le thème de la feuille plate – dite également feuille d’eau -, également très présent à Senlis et originaire du Beauvaisis.

Caractérisé par une silhouette qui reste encore pleinement romane, l’extérieur laisse admirer la perfection de son appareil. Sobre et raffiné à la fois, le chevet est percé d’un triplet décoré de bâtons brisés retombant, vers l’extérieur, sur des chapiteaux dont le décor se prolonge en frise. Le pignon est percé d’un oculus tandis que celui du croisillon sud est agrémenté d’une élégante suite d’arcatures aveugles (1994).

Chronologie :

Points d'intérêt :

Galerie :

L'extérieur de l'église

L'intérieur de l'église

Les chapiteaux

Bibliographie :

  • Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Pont-Sainte-Maxence, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins,‎ 1834.
  • Abbé Amédée VATTIER, « Histoire du prieuré de Saint-Christophe », Comité archéologique de Senlis. Comptes-rendus et mémoires, 1868, p. 67-114.
  • Abbé Amédée VATTIER, Cartulaire du prieuré de Saint-Christophe-en-Halatte, Senlis, 1876.
  • Abbé Eugène MÜLLER, "Essai d'une monographie des Rues, Places et Monuments de Senlis", Comité Archéologique de Senlis, Comptes-Rendus et Mémoires, 1881, p. 154-156.
  • Abbé Eugène MÜLLER, Senlis et ses environs, Senlis, 1894, p. 234-237.
  • Raymond CAZELLES, « Les grandes heures de Saint-Christophe-en-Halatte », Société d’Histoire et d’Archéologie de Senlis, Comptes-rendus et Mémoires, 1976, p. 21-32.
  • Philippe RACINET, « Les prieurés clunisiens en Picardie au Moyen Age et au XVIème siècle », Revue archéologique de Picardie, n° 4, 1982, p. 199-230.
  • Dominique VERMAND, « La cathédrale Notre-Dame de Senlis au XIIe siècle. Etude historique et monumentale », Société d’Histoire et d’Archéologie de Senlis, Comptes-rendus et Mémoires, 1983-1985, (1987), p. 94-95.
  • Claudine LAUTIER et Maryse BIDEAULT, Ile-de-France gothique, Paris, 1987, p.
  • Roger ANA, Histoire de Fleurines et de Saint-Christophe-en-Halatte, 1994.
  • Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Pont-Sainte-Maxence. Valois et Vallée de l’Oise, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et O.T.S.I. de Verneuil-en-Halatte, 1994, in-8° de 32 p., p. 7-8 (voir texte ci-dessus).
  • Raymond POUSSARD, Autour d'une forêt royale : Halatte, Groupe d’Etude des Monuments et Oeuvres d’art de l’Oise et du Beauvaisis (GEMOB), Bulletin n° 92-94, La forêt d'Halante (T.II), Autour de la forêt, 1999, p. 48-52.

Sites internet :

  • Creation of Gothic Architecture
  • Inventaire général du patrimoine culturel
  • Wikipédia (Pierre Poschadel)