Gilocourt, église Saint-Martin

Presque entièrement de style gothique flamboyant à l’extérieur, Saint-Martin est en réalité un édifice bâti dans les années 1160/70 et profondément remanié à la fin du 15ème et au début du 16ème siècle.

L’église construite durant la seconde moitié du 12ème siècle comprenait une nef avec bas-côtés, un transept saillant et un choeur à chevet plat. Ces derniers, partiellement reconstruits à partir de la fin du 15ème siècle, ne se devinent plus que par l’enveloppe de leurs murs.

La nef, qui n’a jamais reçu de voûte en pierre, s’est en revanche bien conservée. C’est un élégant vaisseau de quatre travées comprenant des arcades brisées richement moulurées retombant sur des piles à ressauts garnies d’une demi-colonne et de deux colonnettes pour chaque retombée d’arcade. Les chapiteaux sont tous décorés de feuilles plates qui se retournent parfois en petites boules, ancêtres du chapiteau à crochets gothique. Le répertoire décoratif, ainsi que les bases, se retrouvent dans les parties occidentales et les tribunes de la cathédrale de Senlis et permettent une datation vers les années 1160/70. Les murs gouttereaux qui surmontent les arcades ont été raccourcis à la fin du 15ème siècle mais les fenêtres primitives se devinent encore. Comme dans la plupart des églises du 12ème siècle de la vallée de l’Automne, elles s’ouvraient dans l’axe des piles et non des arcades.

La façade du 12ème siècle s’est partiellement conservée et comporte un petit portail à colonnettes légèrement plus tardif et très restauré en 1987, au-dessus duquel s’ouvre une belle fenêtre en plein cintre.

Très touchée durant la Guerre de Cent Ans, l’église subit une restauration radicale à partir de la fin du 15ème siècle. Les bas-côtés sont alors reconstruits et percés de huit très belles fenêtres à réseau flamboyant presque tous différents, dans leurs détails, les uns des autres. Le choeur et le transept sont entièrement repris en sous-oeuvre et reconstruits en parties hautes. L’architecte chargé de ces travaux intervint d’une manière très originale en supprimant les murs orientaux du transept ainsi que les murs nord et sud du choeur, les remplaçant par des murs obliques qui donnent à l’ensemble un plan pentagonal. Au cloisonnement de l’édifice précédent se substitue ainsi un espace ouvert et unifié, largement éclairé par les grandes fenêtres à réseau flamboyant et qui évoque les choeurs-halle présents en nombre dans la région (Fresnoy-la-Rivière et Orrouy, par exemple, pour ne citer que les plus proches).

Sur la première travée du bas-côté sud s’élève un intéressant petit clocher en charpente recouvert d’ardoises, restauré en 1982, qui remplace celui qui s’élevait initialement à la croisée du transept.

Six niches disposées symétriquement ont été découvertes en février 1992 dans le choeur, à 4,35 m au-dessus du sol. Elles contiennent des ossements humains et d’animaux, ainsi que des poteries et leur raison d’être est, à ce jour, inexpliquée. L’église a, par ailleurs, conservé une superbe cuve baptismale à colonnettes et décor de feuillages et de pampres de la fin du 13ème siècle ainsi qu’un très bel autel baroque en bois doré, provenant de l’ancien couvent des Ursulines de Crépy-en-Valois (1996, modifié 2016).

Chronologie :

Points d'intérêt :

Galerie :

L'extérieur de l'église

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L'intérieur de l'église et le mobilier

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Les chapiteaux

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Bibliographie :

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Documents :

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