A proximité du célèbre site gallo-romain du même nom et de l’ancienne voie antique qui reliait Senlis à Soissons, les ruines romantiques et solitaires de l’église Notre-Dame sont d’un grand intérêt. Les fouilles conduites en 1976/1977 ont montré qu’une nécropole et une église du haut Moyen Age avaient précédé l’édifice actuel, dont la ruine remonte à 1814.
L’église comprend deux parties bien distinctes. La plus ancienne est constituée par le choeur et les croisillons, bâtis dans le dernier quart du 11ème siècle. Le choeur, terminé par un chevet plat, comprend deux travées et était voûté d’un berceau en plein cintre dont les amorces existent encore et qui reposait sur deux arcs-doubleaux également conservés. Un bandeau court le long des murs gouttereaux, à la retombée de la voûte et dans le prolongement des impostes sur l’une desquelles se lit encore un décor géométrique aujourd’hui très effacé.
Les croisillons, qui étaient également voûtés d’un berceau en plein cintre, sont moins élevés que le choeur et ouvrent sur la première travée de celui-ci par deux arcades en plein cintre de faible hauteur qui les fait apparaître comme des sortes d’annexes. Comme Morienval, mais ici avec des croisillons voûtés comme à Nogent-sur-Oise, l’église Notre-Dame continue ainsi la tradition carolingienne et ottonienne des églises à transept bas ou assimilés, une formule qui disparaîtra bien vite – sauf en Laonnois – au profit de la croisée régulière.
La nef, bâtie en pierres de taille soigneusement appareillées, est des années 1160/1180 mais reste encore fortement ancrée dans la tradition romane. Il en reste le mur gouttereau nord et la partie centrale de la façade, percée d’un petit portail en arc brisé à l’archivolte décorée de petites fleurs sculptées et dont chaque piédroit s’ornait de trois colonnettes en délit, aujourd’hui disparues.
Le vaisseau central, qui n’a jamais été voûté, communiquait avec les bas-côtés par cinq arcades brisées retombant sur des piles rectangulaires au-dessus desquelles s’ouvrent – disposition presque systématique dans la région – les fenêtres et non, comme plus généralement, dans l’axe des arcades. A l’extérieur, leur archivolte est soulignée par des pointes de diamant qui se continuent en bandeau (1996, modifié 2016).
Chronologie :
Points d'intérêt :
Galerie :
Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Crépy-en-Valois, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1843.
- Chanoine Eugène MÜLLER, "Courses archéologiques autour de Compiègne", Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 11, 1904, p. 249-250.
- Chanoine Léopold-Henri MARSAUX, « L’église de Champlieu et son prieuré », Bulletin de la Société Historique de Compiègne, t. 12, 1907, p. 331-337.
- Marc DURAND, « Le terroir médiéval de Champlieu. Contributions archéologiques », Revue archéologique de Picardie, n° 1-2, 1986, p. 37-94.
- Philippe BONNET-LABORDERIE, La vallée de l'Automne, Groupe d’Etudes des Monuments et Oeuvres d’art de l'Oise et du Beauvaisis (GEMOB), Promenades VII - Tome 1, Bulletin n° 64, 1994, p. 26.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Crépy-en-Valois. Les 35 Clochers de la Vallée de l’Automne, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et S.E.P. Valois-Développement, 1996, in-8° de 56 p., p. 38 (voir texte ci-dessus).