Dominée par un haut clocher en charpente et ardoises du 17ème siècle assis sur la croisée, l’église Saint-Martin offre une silhouette tourmentée qui témoigne d’une histoire architecturale complexe. Si elle conserve toute son authenticité à l’extérieur, il n’en est malheureusement pas de même à l’intérieur, totalement uniformisé par une restauration effectuée entre 1896 et 1899 et qui rend toute analyse aléatoire.
La nef unique, bien que très modifiée, est la partie la plus ancienne comme le prouve une petite fenêtre en plein cintre conservée au sud. A l’est, se développent un transept saillant et un choeur profond flanqué de deux chapelles de même longueur. Compte tenu de l’état actuel de l’édifice, il est impossible d’établir une chronologie sûre : il n’y a pas de contreforts, les fenêtres sont presque toutes du 19ème siècle et l’intérieur n’offre à considérer que des arcades brisées – une, vers le choeur, est en plein cintre – retombant sur des tailloirs, le tout recouvert d’un enduit uniforme.
Tout au plus peut-on suggérer que le transept est d’origine ancienne et que sa croisée formait peut-être lanterne car un étage en maçonnerie avec fenêtres en plein cintre subsiste au-dessus. Il sert de base à l’actuel clocher en charpente et ardoises. Le choeur qui faisait suite a dû être allongé lorsque furent construites les deux chapelles qui le flanquent de chaque côté. Bien que très refaites, les deux fenêtres qui éclairent celles-ci à l’est sont d’un type – une double lancette recoupée par un meneau horizontal – qui se retrouve à Hodenc-en-Bray et Hannaches et sont, peut-être, du 14ème siècle. Dédiée à saint Prix, la chapelle nord était réservée au châtelain de Goulancourt tandis que celle du sud, consacrée à saint Nicolas, était celle du seigneur de la paroisse.
Enfin, c’est au 16ème siècle qu’une chapelle est bâtie à l’angle de la nef et du croisillon sud : les deux fenêtres au magnifique remplage flamboyant de tracé très aigu ne laissent aucun doute à ce sujet. Dans le croisillon nord se trouve une Mise au Tombeau du 16ème siècle, très lourdement restaurée en 1886. Au revers de la façade, un impressionnant Saint-Martin à cheval rappelle le vocable de l’église (2007).
Chronologie :
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Bibliographie :
- Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Songeons, arrondissement de Beauvais (Oise), Beauvais, Achille Desjardins, 1836.
- VUILHORGNE, « Monographie de la commune de Senantes », Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l’Oise, t. 20, 1907-1909, p. 565-638.
- Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Picardie verte. Cantons de Formerie, Grandvilliers, Marseille-en-Beauvaisis et Songeons, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Communauté de Communes de la Picardie Verte, 2007, in-8° de 82 p., p. 72 (voir texte ci-dessus).