Les chapelles sud du choeur et la tourelle d'escalier avec les arrachements de la double volée d'arcs-boutants, vus vers le sud-ouest (2000)

Senlis

Notre-Dame de la Victoire * * Afficher la carte

Abbaye

Diocèse : Senlis

Inscrit monument historique en 1927

Coordonnées GPS :
49°11' 33" N 2°36' 57" E
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Senlis, abbaye Notre-Dame de la Victoire

Entre Senlis et Mont-l’Evêque, dans un site bucolique qu’occupe un vaste étang et que traverse la Nonette, l’abbaye royale Notre-Dame de la Victoire n’est aujourd’hui guère plus qu’un souvenir. Elle avait été fondée en 1222, à la demande de Philippe Auguste, pour commémorer la victoire que celui-ci avait remporté le 27 juillet 1214, à Bouvines, sur une coalition menée par l’empereur Othon IV et celle que son fils, le futur roi Louis VIII, avait arraché aux Anglais, quelques jours plus tard, à La Roche-aux-Moines. C’est le chancelier Guérin, principal conseiller et garde des Sceaux de Philippe Auguste, par ailleurs évêque de Senlis, qui est chargé de mettre en oeuvre la volonté du roi. La première pierre de l’église est posée dès l’année de la fondation et les travaux vont bon train puisque l’édifice est dédié trois ans plus tard, le 26 octobre 1225. L’abbaye est affiliée, dans ses débuts, à Saint-Victor de Paris et suit la règle de Saint-Augustin.

La Guerre de Cent Ans la laisse malheureusement ruinée et une reconstruction presque totale de l’église intervient à partir des années 1470, sous le règne de Louis XI, pour ne s’achever que vers 1520. Devenue trop petite, la communauté est supprimée en 1783. Les bâtiments sont vendus comme bien national en 1791 et l’église est progressivement démolie jusqu’au début du 19ème siècle. Dès les années 1820, grâce à l’action du baron Mazeau puis de ses descendants, la propriété retrouve peu à peu ses splendeurs passées sans, toutefois, faire oublier la perte irréparable de l’église.

De celle-ci ne subsistent aujourd’hui que les trois premières chapelles flanquant le bas-côté sud du choeur, de style gothique flamboyant. Le mur ouest de la première chapelle s’appuie sur le bras sud du transept de l’église du 13ème siècle, bien reconnaissable avec ses chapiteaux à crochets. Une haute tourelle d’escalier octogonale qui appartient à la reconstruction flamboyante – et non au 13ème siècle comme cela est souvent écrit – domine l’ensemble. L’amorce d’une double volée d’arc-boutants donne une idée de l’importance de l’élévation de l’église du 16ème siècle. Avec ses 72 m de longueur – pratiquement comme la cathédrale de Senlis – c’était la plus vaste église de style flamboyant dans l’Oise. Très complet, son plan comprenait une nef de cinq travées avec bas côtés, un transept et un vaste choeur de cinq travées, avec bas-côtés et chapelles, terminé par une abside à cinq pans avec déambulatoire et trois chapelles rayonnantes. Un important jubé fermait le choeur. (D.Vermand, 2002)

Chronologie :

Points d'intérêt :

Structure et élévation :
Eléments de construction :

Galerie :

Bibliographie :

  • Abbé Eugène MÜLLER, "Essai d'une monographie des Rues, Places et Monuments de Senlis", Comité Archéologique de Senlis, Comptes-Rendus et Mémoires, 1881, p. 282-288.
  • Abbé Amédée VATTIER, « L’abbaye de la Victoire. Notice historique », Comité archéologique de Senlis. Comptes-rendus et mémoires, 1887, p. 3-60.
  • Abbé Amédée VATTIER, « L’abbaye de la Victoire. Notice historique », Comité archéologique de Senlis. Comptes-rendus et mémoires, 1889, p. 83-133.
  • Abbé Amédée VATTIER, « L’abbaye de la Victoire. Notice historique », Comité archéologique de Senlis. Comptes-rendus et mémoires, 1893, p. 3-32.
  • Abbé Amédée VATTIER, « L’abbaye de la Victoire. Notice historique », Comité archéologique de Senlis. Comptes-rendus et mémoires, 1894, p. 129-156.
  • Abbé Amédée VATTIER, « L’abbaye de la Victoire. Notice historique », Comité archéologique de Senlis. Comptes-rendus et mémoires, 1895, p. 96-116.
  • Abbé Eugène MÜLLER, Senlis et ses environs, Senlis, 1894, p. 133-136.
  • Marquis de LUPPE, L’inventaire de l’abbaye royale de Notre-Dame de la Victoire au diocèse de Senlis en 1793, Senlis, 1895.
  • Abbé CAVILLON, « Les derniers jours de l’abbaye de la Victoire », Comité Archéologique de Senlis, Comptes-Rendus et Mémoires, 1908, p. 74-90.
  • Gustave MACON, « Une fondation du connétable Henri de Montmorency en l’abbaye de la Victoire, 1612-1789 », Comité Archéologique de Senlis, Comptes-Rendus et Mémoires, 1908, p. 94-134.
  • Geneviève MAZEL, L’abbaye royale de Notre-Dame de la Victoire, à Senlis, Groupe d’Etude des Monuments et Oeuvres d’art de l’Oise et du Beauvaisis, n°103/104, 2001.

Sites internet :

  • Wikipédia (Pierre Poschadel, partiellement)

Documents :

  • Extrait de Alphonse de CAYEUX, Charles NODIER et Justin TAYLOR, Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France, Picardie, vol. 3, Paris, 1845.