L'église vue du nord-ouest (1996)

Villers-sous-Saint-Leu

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Paroissiale

Diocèse : Beauvais

Classé monument historique en 1944

Coordonnées GPS :
49°12' 48" N 2°23' 55" E
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Villers-sous-Saint-Leu, église Saint-Denis

C’est en abordant l’église Saint-Denis par le nord que l’on peut le mieux imaginer l’aspect qu’elle présentait au milieu du 12e siècle, alors qu’elle venait d’être totalement reconstruite. Selon un schéma très classique, elle comprenait une nef non voûtée et sans bas-côtés, suivie d’un chœur de deux travées avec clocher sur la première.

Bien conservé, le mur nord de la nef, bâti en bel appareil, est divisé en trois travées par des contreforts à nombreux ressauts mais peu saillants. L’archivolte en plein cintre des étroites fenêtres est soulignée par une moulure biseautée et un petit portail en arc brisé s’ouvre dans la seconde travée. Contrairement à l’usage, la façade occidentale, percée d’une grande rose modifiée par la suite, n’a pas de portail.

Largement masqué par les combles plus tardifs de l’église, le clocher est une belle tour romane percée, sur chaque face, de deux baies géminées en plein cintre et à nombreux ressauts. Une flèche octogonale en pierre, avec pyramidions d’angle, le couronne et l’ensemble apparaît comme une imitation de celui du porche de Saint-Leu-d’Esserent.

A la fin du 12e siècle, une chapelle de deux travées voûtées d’ogives est ajoutée au nord du chœur, préludant aux nombreuses transformations qui modifieront profondément le plan et l’aspect de l’église d’origine. Pour faciliter la communication avec la nef, un passage est alors ménagé à la gauche de la base du clocher.

Mais c’est au 13e siècle qu’interviennent les travaux les plus importants. Plusieurs campagnes de construction parfois difficiles à démêler se succèdent ainsi tout au long du siècle et nous valent, tout d’abord, le percement d’un portail au sud de la première travée de la nef. Vers le milieu du siècle, et comme à Thiverny, celle-ci est voûtée d’ogives. Peu après, une chapelle de trois travées est greffée au sud du chœur et de la dernière travée de la nef. On y accède directement par un portail à gâble à l’exécution raffinée, protégé quelque temps plus tard par un porche qui, incluant également le portail de la nef, associe curieusement une voûte d’ogives à une voûte en berceau brisé soutenue par des doubleaux très rapprochés. Une piscine à l’élégante ouverture polylobée et deux fenêtres associant, l’une trois lancettes à un trilobe, l’autre trois lancettes à une rose à cinq lobes, en font une construction représentative de la période dite rayonnante de l’architecture gothique.

Sans doute endommagée lors de la Guerre de Cent Ans, cette partie de l’édifice sera très restaurée au 16e siècle : reprise en sous-œuvre totale de la base du clocher; réfection des voûtes des deuxième et troisième travées, pourvues de très belles clefs; fenêtres du chevet, dont une a gardé un magnifique vitrail représentant un Arbre de Jessé (1997, modifié 2017).

Chronologie :

Points d'intérêt :

Galerie :

L'extérieur de l'église

L'intérieur de l'église

Bibliographie :

  • Louis GRAVES, Précis statistique sur le canton de Creil, arrondissement de Senlis (Oise), Beauvais, Achille Desjardins,‎ 1828.
  • Abbé Eugène MÜLLER, Senlis et ses environs, Senlis, 1894, p. 293-294.
  • Abbé Eugène MÜLLER, "Quelques notes encore sur les cantons de Creil et de Chambly", Comité Archéologique de Senlis, Comptes-rendus et Mémoires, 1897-1898, p. 209-211.
  • Dominique VERMAND, Eglises de l’Oise. Canton de Montataire. Vallées de l’Oise et du Thérain, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et O.T.S.I. de Saint-Leu-d’Esserent, 1997, in 8° de 24 p., p. 22-23 (voir texte ci-dessus).
  • Erika RINK et Nikolaus BRADE, Kirchenschicksale in Nordfrankreich/Destins d'églises dans le Nord de la France, Ernst A. Chemnitz/Cap Régions Editions, 2013, p. 115-117.

Sites internet :

  • Creation of Gothic Architecture
  • The Medieval Stained Glass Photographic Archive
  • Wikipédia (Pierre Poschadel)

Notes :

  • Villers-sous-Saint-Leu : notes de visite du 28/6/1996