Acy-en-Multien, église Saint-Pierre et Saint-Paul

Bourg d’origine très ancienne, longtemps siège de deux seigneuries distinctes que séparait la Gergogne, Acy possède une église d’un très grand intérêt archéologique. Si l’extérieur est décevant en raison de la mauvaise qualité de la pierre et de l’absence de tout décor, il n’en est pas de même de l’intérieur, remarquable par ses voûtes d’ogives qui témoignent des débuts, puis du perfectionnement de ce type de voûtement dans l’Ile-de-France du 12ème siècle.

Partie la plus ancienne, la travée du clocher comporte en effet une voûte de conception très archaïque : l’une des deux nervures coupe l’autre (il n’y a donc pas de clef) ; leur profil est carré, à angles vifs, et certains des chapiteaux, ceux à décor de palmettes notamment, restent dans la tradition de la sculpture du 11ème siècle. Tout ceci plaide pour une date de construction au début du 12ème siècle qui fait de la voûte d’ogives du clocher d’Acy la plus ancienne conservée dans l’Oise, avant même celles de Saint-Etienne de Beauvais et de Morienval. Par ailleurs, la conception de cette voûte et la présence de chapiteaux à godrons (cornets) ou cubiques, tant à la base du clocher que dans les baies des deux premiers étages, permet d’y voir l’oeuvre d’un atelier venu de Normandie.

Une reconstruction presque totale intervint à partir des années 1140 avec l’édification d’une nef de trois travées avec bas-côtés et d’un chœur constitué de deux travées et d’une abside en hémicycle. Par son élévation, la nef appartient à la famille des premiers vaisseaux voûtés d’ogives de la région, Bury ou Lavilletertre par exemple (années 1130 et 40), où la structure en “baldaquin” caractéristique du gothique s’y affirme déjà avec netteté. Les ogives des trois travées ont toutes un profil différent et celles de la dernière travée sont ornées de zigzags (ou bâtons brisés), un décor assez fréquent en Ile-de-France jusqu’au milieu du 12ème siècle. La sculpture des chapiteaux, inspirée de la feuille lisse ou de l’acanthe, sacrifie à un nouveau thème décoratif qui restera à l’honneur jusqu’à l’apparition des chapiteaux à crochets gothiques.

Les voûtes des deux travées du chœur, sans doute légèrement plus anciennes que celles de la nef, montrent de notables différences – profil des ogives, bombement marqué, présence de formerets… – qui prouvent que la mise en oeuvre des voûtes d’ogives de la première moitié du 12ème siècle était multiforme.

A la fin du 12ème siècle, une chapelle de deux travées est greffée au nord du chœur. Elle sera remaniée à diverses reprises. L’église atteindra son plan définitif au 16ème siècle avec la construction d’une chapelle dans le prolongement de la travée du clocher.

A l’extérieur, l’attention se porte sur la haute silhouette de ce dernier. Au-dessus des deux premiers étages, du début du 12ème siècle, un étage octogonal des années 1160 sert de soubassement à une flèche plus tardive et démesurément haute. Des problèmes de stabilité ont cependant nécessité le bouchage de nombreuses baies et la construction de deux énormes contreforts qui alourdissent exagérément la silhouette de l’ensemble (1997, modifié 2016).

Chronologie :

Points d'intérêt :

Galerie :

L'extérieur de l'église

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L'intérieur : la base du clocher

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L'intérieur : le choeur

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L'intérieur : la nef

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Bibliographie :

Sites internet :

Notes :